Divagations éthyliques

(Ndla: J’ai écrit ça bien torché. Genre poète maudit alcoolique. Le Baudelaire du pauvre.)

 

Bientôt 10 ans.

10 ans que je vis seul, par seul je n’entends pas tout seul. J’ai eu des relations à plus ou moins long terme avec qui j’ai vécu et il y a toujours des amis pour venir ambiancer ce 45m² morne dans lequel je comate et décuve.
Mais au final, eh, on est toujours un peu seul.

C’est fou à quel point cette solitude peut être pesante sur le long terme. Je me souviens que ma première copine, je me suis mis avec pour les conventions sociales et également pour avoir quelqu’un avec qui partager mes journées combler ce vide lancinant. Bien sûr il y avait des sentiments et tout et tout mais la seule chose qui nous a gardé ensemble quasiment 4 ans était notre peur générale d’être seul, de n’avoir personne avec qui partager et discuter de notre quotidien. Aujourd’hui, après une relation de 2 ans, je me retrouve à devoir réaccepter ces moments durs où il n’y a personne qui m’attend ou s’enquière de mes journées et cette transition s’avère plus difficile que je ne le pensais.

Les réseaux sociaux aident sans aider.

À partager ma vie sur Internet, il y aura toujours quelqu’un en qui celà résonne et qui viendra, le temps d’une heure, parler de choses et d’autres. S’égarer sur des sujets sérieux, rentrer dans un débat sur des points de conflit,… En bref: Faire la conversation.
« L’Homme est un loup pour l’Homme »? Oui mais le loup est un animal sociable et sans conversation toute relation que ce soit amicale ou amoureuse se délie aussi vite qu’elle s’est créée. Je sais que j’ai besoin de ce contact, qu’on vienne me voir pour prendre des news ou même vaincre mon côté timide pour aller de mon propre chef aux nouvelles des autres.
Ayant traversé il y a peu une période dépressive, je me suis rendu compte que ce contact est important. Savoir que quelqu’un, quelque part, tient à toi et veut prendre de tes nouvelles régulièrement est important. Si vous avez un(e) pote qui traverse un moment un peu dur ces derniers temps, soyez là pour lui/elle, envoyez lui un message de suite. Sans être trop envahissant bien sûr, pas de forcing, mais juste lui rappeler qu’il/elle est apprécié(e). C’est générique et bateau en soi mais dans les moments durs, la solitude n’est qu’un poids de plus pour aider à couler.

Enfin, je m’égare. Le fait de vivre seul ou tout du moins en indépendance a ses bons côtés aussi. Pas de putains de règles. On peut faire ce qu’on veut! Se coucher quand on veut! (Ah quoi? Les horaires de boulot? Bon…) Alors foutre le bordel quand on veut! (Pardon? Des voisins facilement irrités? Bon sang…) Ramener des mecs/filles à la maison pour gérer les bons bails! (De quoi un physique ingrat? BORDEL!).
Non au final, hormis galérer en fin de mois pour bouffer et donc développer sa créativité culinaire et son instinct de survie, vivre seul ne m’a pas apporté grand chose en soi. L’attrait de la chose est totalement compréhensible mais je ne peux jeter la première pierre sur les personnes qui vivent encore chez leurs parents car c’est un monde rempli de contraintes permanentes.
Combien sont-ils ceux qui touchent un pauvre SMIC et qui n’ont pas assez pour avoir des projets? Qu’ils bossent plus ces feignants comme ça ils gagneront plus. Ok.
Combien sont-ils ceux qui travaillent d’arrache pied et qui ne peuvent s’amuser avec leur fric car ils n’en ont pas le temps?

Beaucoup d’injustices et à la fin, on meurt : la vie c’est de la merde.

Venez! Je vous attends avec vos arguments contraires vous qui êtes dans une période de grâce. T’es heureux maintenant mais reviens dans 2 semaines, 3 mois et on rediscutera.
Tout le monde a son exutoire à la souffrance quotidienne qu’est exister. Que ce soit par la musique, le sport ou l’alcool, chacun a son propre moyen d’éviter de réfléchir à sa vie qui part en couille sous ses yeux et qui, comme un lapin qui voit les phares se rapprocher, reste inerte à attendre la prochaine branlée que son existence viendra lui mettre dans la gueule.
Tu souffres parce que t’es triste et t’es triste car tu souffres. Ben continues de souffrir, habitues-y toi parce que c’est pas fini. T’en as encore pour une vie de galère! Tu penses que ça ira mieux bientôt? Tu as raison. Mais je suis désolé de te dire que ça ne durera qu’un temps. Pour tout ce que la vie te donne, elle le reprend au centuple. Elle te bouscule, te harcèle, t’humilie. « La vie est un long fleuve tranquille » à se qu’il parait. Nah! C’est des rapides bro. Essaye de te débattre, ça sert à rien tu ne fais que retarder l’inévitable, le mieux c’est de se laisser porter par les flots car au final tu tomberas de haut, très haut dans la cascade mais si ça devient ton choix et que tu y vas en connaissance de cause, cette chute au lieu d’être un moment désagréable, ça devient ton objectif, un moment de bien être, un accomplissement. Continues d’aller avec le courant au moins tu te fatigues moins et tu t’amuses. Va tout droit et rapidement vers la chute finale.
À quoi bon essayer d’être celui qui s’en sortira? Tu marqueras l’histoire jusqu’au prochain qui fera mieux que toi. Dans 100 ans, ton nom sera oublié ou au mieux celui de l’école maternelle de Montiers sur Saulx alors pourquoi tant d’efforts pour si peu de reconnaissance?

Prends ma main, laisse toi glisser avec moi. Au moins, je ne serais pas seul pour ça.

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